Les coulisses d’un rapatriement médical dévoilées par un expert

Quelles sont les causes qui peuvent justifier un rapatriement ?

À l’étranger, les accidents de la circulation, notamment en deux-roues chez les jeunes touristes, les traumatismes physiques liées à une activité sportive ou de loisir, les pathologies dites conventionnelles, comme des troubles respiratoires ou un infarctus, ou encore endémiques, telles que la dengue ou le paludisme, font partie des motifs fréquents qui peuvent déclencher la mise en place d’un rapatriement sanitaire.
Cependant, le Dr Quentin Silve tient à rappeler que "chaque profil est différent. Il convient donc de trouver une solution individualisée".
Ainsi, un Français victime d’un accident sur une route thaïlandaise ne sera pas forcément rapatrié en France mais plutôt dirigé vers un hôpital de Bangkok où il pourra bénéficier d’excellents soins sans avoir à subir le stress, la fatigue et les manipulations liés à un retour en avion.

Le saviez-vous ? En France, la plupart des rapatriements pris en charge par la cellule d’AXA Partners, sont liés aux accidents de la route et aux accidents de ski.
 

Exemples et anecdotes de rapatriements

Spécialisé en médecine d’urgence et expert du pilotage du rapatriement, le docteur Quentin Silve se souvient d’opérations qui l’ont particulièrement marqué. "Forcément, je garde davantage en mémoire ceux qui ont contribué à sauver des vies, notamment d’enfants".
Lui et son équipe ont dû agir très rapidement lorsqu’un petit garçon de 10 ans a été soudainement victime, en plein vol, d’une hémorragie alors qu’il se rendait en République dominicaine. En quelques heures, son rapatriement en avion sanitaire vers la Floride a été organisé afin qu’il soit pris en charge, soigné et sauvé.

Avec une pointe d’humour, il compare certaines de leurs interventions à la carte "sortie de prison" du Monopoly, qu’on tendrait à un assuré lorsqu’on lui prête assistance. Il se souvient d’un jeune Français qui s’était cassé une jambe et qui s’était retrouvé tout seul dans un dispensaire un peu sommaire et perdu au milieu de la Thaïlande. Aucun soignant ne parlait anglais et le patient ne pouvait communiquer avec personne.
"Lorsqu’il nous a vu arriver pour l’évacuer et qu’il nous a entendu parler français, il a fondu en larmes. ‘Je suis sorti de l’enfer’, nous a-t-il dit en exprimant son soulagement ! "
 

Est-ce qu’un rapatriement sanitaire coûte cher ?

Tout dépend de la distance à parcourir, du moyen de transport choisi, de l’état de santé du patient et du nombre de personnes à évacuer. Le prix d’une telle opération peut varier entre quelques centaines d’euros… à plusieurs centaines de milliers d’euros !
Réserver une ambulance ou un billet de train pour traverser la France coutera évidemment moins cher qu’affréter un avion sanitaire depuis l’autre bout de la terre.
"Dans certains cas, la somme peut atteindre entre 150.000 et 200.000 euros, voire exceptionnellement 300.000 euros !", calcule l’expert.
Et de rappeler que sans assurance rapatriement les frais sont à la charge de la personne évacuée.
Sans oublier, qu’en plus du prix du rapatriement, s’ajoutent les frais médicaux prodigués. Et dans certains pays, ces derniers peuvent être jusqu’à 5 fois plus élevés qu’en France.
 

Des experts travaillent en synergie pour un rapatriement réussi

Au-delà de l’incontournable aspect médical, la mise en œuvre d’un rapatriement implique également de : rassurer les proches, ramener ceux qui ont accompagné le patient ou organiser la prolongation de leur séjour sur place, réserver le mode de transport adéquat, expédier du matériel et des médicaments, gérer les soucis de formalités avec les autorités locales, composer avec les lois de chaque pays, se mettre en contact avec le Ministère des affaires étrangères, demander parfois des autorisations de vol…
La réussite dans les meilleurs délais d’une telle opération nécessite un véritable travail d’équipe, l’implication de différentes compétences et un suivi très régulier. Avant, pendant et après le rapatriement.
"Les membres du plateau opérationnel, qui portent des casquettes logistiques et médicales, sont rodés et collaborent en synergie.
Chaque jour à midi, on fait un point tous ensemble sur les rapatriements et les dossiers en cours", indique le coordinateur médical des activités Travel pour AXA Partners

C’est justement cette parfaite symbiose et cet update quotidien qui ont permis d’organiser récemment un délicat double rapatriement de deux Français en déplacement professionnel au Mozambique. L’un d’entre eux a été victime d’un grave problème respiratoire qui a nécessité son évacuation vers un hôpital en Afrique du sud où l’a rejoint son collègue.

Attention aux idées reçues sur le rapatriement !

Contrairement à ce que nombre de voyageurs peuvent penser, être rapatrié en France en cas de problème de santé à l’étranger n’est pas forcément la meilleure solution. Dans certains cas, il est préférable de ne pas être évacué car un long voyage pourrait nuire davantage à l’état de santé. D’autant plus s’il n’est pas stabilisé.
"Même si le patient insiste pour être rapatrié, on n’ira pas dans son sens si cela doit le mettre en danger. C’est toujours le bénéfice médical qui l’emporte".

Autre préjugé encore répandu : la qualité des soins en Asie ou en Afrique n’est pas aussi bonne qu’en France.
"Ces dernières années, les hôpitaux et ressources sanitaires dans plusieurs destinations d’Asie du Sud-est (Bangkok, Singapour, Hong Kong…) et pays d’Afrique de l’Est (notamment au Kenya) ont fait un bond énorme et proposent des soins de pointe et d’excellente qualité. Il n’est donc pas nécessaire de mettre en place un rapatriement vers la France, qui prendrait du temps et qui n’est pas toujours adapté à l’état de santé alors que le patient pourra être parfaitement pris en charge localement ou être évacué vers l’un des pays mentionnés s’il est situé dans la même zone géographique"
 

"La pandémie du Covid-19 nous oblige à nous réorganiser"

Pourtant habitués à la gestion de l’imprévu, les experts du rapatriement doivent faire face à une situation inédite depuis la crise sanitaire liée au coronavirus.
"Nous avons dû nous adapter et trouver de nouvelles solutions. Par exemple, il a fallu nous organiser lorsque certaines lignes internationales ont été suspendues ou quand le survol de plusieurs pays et territoires a été interdit".

Le saviez-vous ? Désormais, de plus en plus de pays exigent des touristes étrangers qu’ils aient souscrit une assurance voyage Covid-19 comprenant la garantie rapatriement. Pour en savoir plus et souscrire rapidement en ligne, cliquez ici ! 
 

Les règles d’or de notre expert

1. Anticiper l’imprévu : ne pas attendre qu’un problème survienne pour trouver une solution. On se renseigne sur les conditions et les infrastructures sanitaires de la destination pour être au courant des risques éventuels.
   
   "Savoir c’est avoir le pouvoir d’agir"
    
2. Être parfaitement couvert : en prenant une assurance voyage avec la garantie rapatriement. Pour éviter les déconvenues, il faut lire les clauses d’exclusion et le plafond de prise en charge des frais médicaux à l’étranger. Certaines couvertures ne proposent pas un montant suffisamment adapté aux pays où le prix des soins est très élevé : États-Unis, Afrique du sud, Singapour ou encore à Hong Kong.
    
3. Prendre ses précautions : il faut penser à enregistrer dans son portable et noter sur une carte qu’on garde dans son portefeuille le numéro de l’assistance à joindre en cas de besoin + son numéro de contrat. "Pour être encore plus prudent, je demande à mon épouse de les avoir également sur elle. Au cas où l’on volerait ou je perdrais mes affaires".